C’est jour de bateau sur le quai de Rairua, à Raivavae. L’effervescence est palpable. Des palettes de nourriture, des bonbonnes de gaz, des fûts d’essence sortent un à un des cales du navire. Les familles se préparent à remplir leurs réserves.
Pour les habitants, chaque rotation du Tuhaa Pae est bien plus qu’un simple réapprovisionnement. Elle constitue une bouffée d’oxygène dans leur quotidien insulaire.
“C’est important pour nous ces marchandises qui arrivent. On en a besoin sur l’île. Et c’est important pour envoyer des choses à nos familles à Tahiti : du poisson, du pahua, du taro”, confie Christiane Aie, une habitante.
Mais derrière ce ballet de camions et de chariots élévateurs, une vigilance discrète, mais déterminante s’organise. En t-shirts verts, les bénévoles de l’association Paruru Ia Raivavae sont là à chaque arrivée du bateau. Leur mission : intercepter tout ce qui pourrait menacer la biodiversité fragile de l’île.
“Tous les fruits et légumes, pas ceux en provenance des magasins de Tahiti, mais ceux des îles, s’ils n’ont pas les documents phytosanitaires, ça repart ! Parce qu’il y a la fourmi de feu à Rurutu, l’escargot à Rimatara et à Tubuai. On est vigilant, on ne veut pas que ça arrive sur notre île”, explique Teuratua Tetaronia, un membre de l’association.
Même chose pour les matériaux de construction. Bois, graviers ou tôles sont placés sous surveillance. “On met le bois en quarantaine. Pendant 3 jours au moins, on les garde ici sur le quai. On les contrôle une dernière fois avec le service de l’Agriculture et si tout est bon, les propriétaires les récupèrent”, ajoute-t-il.
Grâce à cette mobilisation, Raivavae conserve jusqu’ici son équilibre écologique. Un atout pour l’avenir de l’île qui mise sur un tourisme vert, préservé et authentique.



