À seulement 23 ans, Mililani Lissant est devenue couturière et créatrice de mode et a déjà lancé sa propre marque de vêtements : Waylani. Pour ce nouveau portrait, Femmes de Polynésie est allée à la rencontre de cette jeune vahine volontaire et inspirée.
Un atelier familial
« Tous les chemins mènent à Rome » dit le proverbe. Mais pour Mililani Lissant, son chemin l’a menée, elle, à Arue, dans l’atelier familial artisanal. C’est là, sur une penderie, qu’elle stocke une bonne quinzaine de robes colorées, qu’elle a créées et cousues elle-même. À quelques mètres de là, des sacs, des bijoux et autres accessoires en vannerie et en tissu. Bienvenue dans l’atelier de la famille Lissant : une vraie caverne d’Ali Baba remplie de trésors de mode.
« Ma grande sœur travaille ici, elle a créé sa marque Anaïs Création. Ma mère, elle, est couturière, sa marque, c’est C L Bella, car elle s’appelle Bella. Et moi aussi, j’ai lancé ma propre marque. J’ai décidé de l’appeler Waylani, car Way signifie “le chemin” et Lani vient de la fin de mon prénom. En fait, ma marque, c’est le chemin de Lani, le chemin que j’ai suivi. »
« Donner vie à mes idées »
Si Mililani Lissant a créé sa marque il y a deux ans, son cheminement vers la couture avait en réalité déjà débuté plusieurs années auparavant.

« Ma mère faisait beaucoup de couture à la maison et à force de la regarder faire, j’ai voulu aussi essayer. C’est comme ça que j’ai commencé à coudre des choses pour moi, quand j’étais ado, au lycée. J’aime bien créer, donner vie à mes idées »
Une licence d’éco-gestion en poche
Après son bac STD2A1, décroché au lycée Raapoto, Mililani suit un cursus en éco-gestion à l’Université de Polynésie. Trois ans plus tard, en 2022, elle obtient sa licence.
« Pendant mes études, je continuais à faire mes tenues, à créer mes premiers prototypes, selon mes envies. A l’aide de ma mère, au départ, pour la conception des patrons. Puis j’ai commencé à en vendre parfois, mais juste comme ça au début, pour avoir de l’argent de poche car j’étais dans mes études, je n’étais pas encore dans la mode »

Sauter le pas
Mais de fil en aiguille, l’idée de se lancer dans la couture s’est faite de plus en plus claire pour la jeune femme.
« Je me suis dit que j’avais envie d’en faire profiter les autres aussi et puis, j’ai toujours voulu être entrepreneuse, je n’avais pas envie d’être dirigée. Mais pour me lancer dans ce projet, il fallait que je mette un peu d’argent de côté, alors j’ai travaillé comme comptable dans une entreprise pendant un an. Mes études et cette expérience m’ont servi pour me lancer dans ce projet. »

En 2023, la jeune femme décide d’ouvrir sa patente et crée sa marque Waylani : des vêtements, principalement des robes courtes ou longues et quelques combinaisons pantalons, qui allient à la fois le charme des tenues colorées polynésiennes et une touche moderne.
La tresse comme un marqueur
Jeune créatrice de mode et couturière, Mililani a su créer un style avec une touche bien à elle.
« Les robes traditionnelles polynésiennes sont généralement amples. Moi je m’adresse plutôt à une clientèle jeune, j’aime les vêtements cintrés. Pour créer mes tenues, je fais des recherches sur le net. Quand il y a des styles qui me plaisent, je m’en inspire en mélange plusieurs et je fais des croquis pour créer mon modèle. J’ai fait aussi un peu de tressage et je m’en sers. J’aime rajouter des tresses en tissu dans mes créations. »
Le chemin est loin d’être fini
Cela fait deux ans maintenant que la jeune créatrice trace son chemin en inventant ses modèles, en confectionnant ses créations et en étant heureuse de ce qu’elle fait.
« Cela me fait vraiment plaisir de voir les gens porter mes vêtements. »

Et si Mililani Lissant a trouvé sa voie dans la couture et commence à se faire un prénom dans le monde de la mode locale, elle espère bien ne pas s’arrêter en si bon chemin…
« J’aimerais bien ouvrir ma propre boutique un jour. »
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1 Sciences et technologies du design et des arts appliqués




