Marahiti a perdu l’usage de ses membres inférieurs, il y a 3 ans après un accident de la route. Pour lui, les impacts ne sont pas seulement moteurs : pour de nombreuses personnes en situation de paraplégie ou tétraplégie, la sexualité est aussi profondément affectée. « On prend un coup à la fierté, tu te demandes comment tu vas faire, est-ce que ça va marcher, faire comme avant. Ça été dur, on pensait que ça n’allait plus fonctionner et petit à petit on a eu des réponses. »
Comment retrouver une vie sexuelle dans le couple malgré le handicap. Marahiti a appris au fur et à mesure à se réapproprier son corps, toujours soutenu par son épouse. « J’ai continué à faire comme d’habitude, mais c’est lui qui était un peu réticent, gêné même. »
Le couple ne cache pas les difficultés rencontrées et les nombreux avis médicaux décourageants. Mais aujourd’hui, Marahiti affiche un sourire. La rencontre avec le professeur Giuliano est porteuse d’espoir. Ce spécialiste des troubles sexuels chez les patients lésés médullaires veut rassurer. « Est-ce que c’est une demande concernant la sexualité, est-ce que c’est une demande concernant la procréation ? Tout ça, ça se fait dans le cadre d’un entretien avec confiance, en respectant l’intimité du patient, en respectant tout ce qui est de l’ordre de la confidentialité. Et puis dans un deuxième temps, une fois que la plainte est exprimée et elle peut être multiple, on apporte étape par étape des solutions, et encore une fois la bonne nouvelle, c’est qu’on a des solutions très efficaces à proposer. »
Recours aux Médicaments, recueil des spermatozoïdes, au Centre Te tiare, cet urologue forme les équipes soignantes : elles sont les témoins de l’intimité des patients et les questions qu’ils n’osent parfois pas formuler.
Anatomie, physiologie, physiopathologie, il explique les causes des troubles sexuels après une lésion de la moelle épinière. « Ces lésions de la moelle épinière sont responsables de problèmes qu’on peut dire de circuits réélectriques, de commandes, des grandes fonctions que sont la vessie, l’érection, et l’éjaculation. Donc dans l’immense majorité des cas, ces hommes ne peuvent plus éjaculer, et donc bien évidemment dans un projet de procréation c’est une vraie préoccupation. »
Dans une approche physique, psychologique et bienveillante, le patient para ou tétraplégique peut renouer avec une sexualité satisfaisante. Marahiti et Malvina,eux, ont retrouvé la confiance dans leur projet de parentalité.
