Cette patiente est sur le chemin de la guérison. Atteinte d’une malformation de l’oreille, elle bénéficie d’une chirurgie réparatrice. La technique consiste à prélever du cartilage des côtes, puis à le sculpter pour fabriquer une nouvelle oreille.
L’opération est pratiquée par la professeure Denoyelle et de la docteure Célérier de l’hôpital Necker, à Paris. Elles ont été sollicitées par le docteur Damien Vinh, chirurgien ORL au CHPF, pour opérer 8 patients. Quelques semaines plus tard, c’est l’heure du bilan post-opératoire.
« Là, il s’agit d’un enfant qui avait une malformation de naissance, avec une absence de pavillons de l’oreille. Cela génère, bien sûr, une déformation esthétique qui est gênante socialement. Et on a profité de la venue de la professeure Denoyelle et du docteur Célérier, pour refabriquer une oreille qui n’existait pas », explique Damien Vinh.
« Il faut trouver une quantité suffisante de cartilage pour recréer cette forme de cartilage. Il faut aussi apporter la peau nécessaire », poursuit Françoise Denoyelle, « il y a donc deux temps opératoires principaux, quelques fois une ou deux retouches, même si c’est plus rare. Lors du premier temps, il faut apporter cette forme de cartilage. Et donc, la quantité suffisante, on la trouve en avant des côtes, là où elles deviennent en cartilage. »
6 mois au minimum sont nécessaires entre la première et la seconde phase opératoire. Cette dernière, consiste à décoller l’oreille puis à la recouvrir grâce à une greffe de peau.
A 12 ans, Kieran a subi sa première reconstruction. Le début d’une existence normale et un soulagement pour ses parents.
« C’était carrément une bonne nouvelle quand on a su qu’elle allait descendre. Ça nous évitait d’aller en France, comme ça a été dit au début. C’est carrément une bonne nouvelle pour tous ces enfants qui ont ce problème comme mon fils », sourit Tina, la maman du jeune garçon.
Et le CPHF est bien doté en équipements pour réaliser ce genre d’intervention, souligne la professeure Denoyelle : « On a d’excellentes conditions qui sont exactement les mêmes qu’à Necker. C’est important. Je crois qu’on peut donner le meilleur aux patients polynésiens. Et pour en avoir fait venir certains à Paris pour faire un temps de reconstruction ou deux, j’ai vu combien c’était lourd pour les familles ».
Les soignants du Taaone se félicitent, eux aussi, de la venue des deux chirurgiennes. « C’est une bonne chose pour nous et pour nos patients, surtout, parce qu’elles sont expertes toutes les deux. Elles ont l’œil », témoigne Poerava Hiriga, infirmière au bloc opératoire.
La venue de ces experts est une aubaine. Elle permet d’éviter un long voyage pour les patients et leur famille, mais aussi d’économiser le coût d’une évasane.
8 patients attendent encore localement de commencer leur reconstruction. Un chiffre qui ne reflète pas la réalité, car certains d’entre eux ne se manifestent pas ou craignent la chirurgie.



