Le rori, un animal marin aux multiples bienfaits

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L’holothurie, ou rori, est un animal marin très prisé dans la cosmétique et la nutraceutique. En Polynésie, la société Tahiti Marine Biotech élève et transforme cette ressource depuis plusieurs années. Aujourd’hui, son projet innovant prend de l’ampleur.

C’est dans des parcs du lagon de la Presqu’île que grandissent les précieux rori, des holothuries endémiques de la Polynésie. Deux espèces sont élevées : le rori blanc et le rori noir, originaires de Vairao et du lagon de Rimatara. Un élevage surveillé comme le lait sur le feur par Hitiarii, technicien aquacole.

« Ils passent 2 mois en écloserie, puis 4 mois en nurserie. Ensuite, on atteint un poids de 10 à 20 grammes. C’est à ce moment qu’ils sont transférés ici. Le Rori Titi noir vient de Rimatara. C’est une espèce que l’on a fait venir, car à une période de l’année, les blancs ne pondent plus. Donc on a une production pour toute l’année », dit-il.

Mais c’est en laboratoire que se joue la partie la plus innovante du projet. Hereora, et Kahaia, y transforment les sécrétions naturelles du rori pour créer des gammes de produits cosmétiques et nutraceutiques. Des procédés brevetés, conçus localement et sans cruauté animale.

« Pour les compléments alimentaires, on travaille directement sur la chaire du concombre de mer. On récupère toutes les molécules qui sont déjà présentes dans la chaire. On ne fait pas d’extractions spécifiques. C’est vraiment ce qui est apporté par l’animal lui-même », explique Hereroa Johnston, le responsable de production.

Et celui-ci d’ajouter : « Pour la cosmétique, on a un procédé qui a été breveté. Il nous permet d’extraire des molécules qui sont sécrétées par le concombre de mer sans avoir à sacrifier l’animal. Les récupérer en solutions qu’on va ensuite filtrer et traiter pour récupérer une poudre fine qui sert d’ingrédients de base pour la cosmétique ».

L’aventure Tahiti Marine Biotech trouve son origine dans l’expérience personnelle de son fondateur, Auguste Buluc. Une histoire que sa fille, Kahaia, ingénieure en bâtiment de formation, a voulu faire perdurer.

« Mon papa qui a eu un cancer du pancréas il y a 15 ans. Aujourd’hui, il a des troubles quotidiens qui sont incurables. Il a accepté d’être ‘cobaye’ pour des gélules à base de Rori qui lui ont permis de faire diminuer ses troubles glycémiques et digestifs. C’est comme ça que l’aventure est née », raconte-t-elle.

Aujourd’hui, les produits issus du rori polynésien sont disponibles à la vente. Une filière locale, innovante et durable.

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