200 000 francs d’amende requis contre la mairesse de Hiva Oa pour blessures involontaires

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Une amende de 200 000 francs a été requise, ce mardi, par le procureur, à l’encontre de Joelle Rauzy, la mairesse de Hiva Oa aux Marquises. L’édile a comparu devant le tribunal pour blessures involontaires en raison de la chute d’un employé qui travaillait à plusieurs mètres de hauteur sur un chantier communal. Son avocat a demandé sa relaxe.

Le 9 septembre 2020, un homme embauché pour 6 mois par la mairie de Hiva Oa, s’était fracturé le radius en faisant une chute de plusieurs mètres de haut. Il s’attelait à peindre la “Maison du Jouir” qui se trouve au sein du Musée Gauguin.

Installé sur un échafaudage, l’intéressé avait ajouté une échelle pour parvenir à atteindre le haut de la structure. Mais il avait perdu l’équilibre avant de tomber dans le vide. Bilan de l’accident : 45 jours d’ITT.

En tant que mairesse, Joelle Rauzy se voit reprocher une “violation délibérée d’une obligation de sécurité”. La victime a déclaré lors de l’enquête n’avoir bénéficié d’aucune formation, ni d’aucun matériel de sécurité avant de se lancer sur le chantier.

Il n’aurait pas mis un escabeau si on lui avait dit que c’était interdit de le faire. Il n’avait pas de casque. Ce sont bien les fautes commises par la commune et madame le maire qui ont conduit à cet accident”, a martelé son avocate.

Quand vous embauchez une personne qui n’est pas en CDI, l’obligation de formation est renforcée (…) Là, sur la formation, vous n’avez rien. Il n’a pas non plus de casque et le chef de chantier n’est pas présent (…) Vous ne pourrez qu’entrer en voie de condamnation”, a acquiescé le procureur en s’adressant au tribunal. Le représentant du ministère public a requis 200 000 francs d’amende contre Joelle Rauzy et 1 million contre la commune.

C’est mon prédécesseur qui a embauché ce monsieur. Après, c’était une période compliquée, on était en plein Covid. J’avais un chef de chantier et je comptais un peu sur lui. C’était mon premier mandat”, a soufflé l’édile, visiblement mal à l’aise à la barre d’un tribunal.

Le monsieur a décidé de son plein gré de prendre une échelle. Les autres ont utilisé une perche pour aller plus haut. Lui a refusé”, a-t-elle ajouté, assurant, aujourd’hui, “veiller à ce que tout le monde soit bien équipé”.

L’échafaudage remplissait toutes les normes de sécurité et il y avait des perches. Il y avait aussi une pancarte indiquant qu’il était interdit d’ajouter une échelle. Il n’y a pas de manquement aux obligations de sécurité. Il est arrivé quelque chose à ma cliente qu’elle ne méritait pas”, a plaidé l’avocat de la mairesse pour réclamer sa relaxe.

Le tribunal a mis sa décision en délibéré à mardi prochain.

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