La Polynésie se dote d’une Cellule d’urgence médico-psychologique

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Accompagner les personnes en état de choc lors d’événements traumatisants, c’est le rôle de la nouvelle Cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) qui vient d’être créée. Cette entité est rattachée à l’hôpital du Taaone. Et le dispositif a prouvé son efficacité dans l’Hexagone.

Accident, disparition, catastrophe naturelle, ou décès brutal, ces événements inattendus affectent les victimes, leurs proches, et les témoins. Des professionnels de santé accueillent des dizaines de patients, chaque mois, au sein du Pôle de Santé mentale.

Des personnes confrontées à des évènements traumatisants qui doivent composer avec des blessures invisibles, mais douloureuses.

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« C’est une avancée, car le besoin est présent depuis très longtemps. Le problème, c’est que les traumatismes psychologiques, les gens n’en parlent pas car cela fait honte. Il y a beaucoup de stigmatisation par rapport à ça. C’est donc très difficile de demander de l’aide », constate le docteur Johan Sebti, psychiatre au sein de la Cellule.

« Quand l’aide n’est pas très présente, cela complique davantage les choses. Aujourd’hui, on a à cœur d’être facile d’accès pour les gens avec des rendez-vous qui sont donnés rapidement et une prise en charge qui se veut personnalisée, adaptée, pour permettre une meilleure évolution et une guérison possible », ajoute le médecin.

Ce type d’unités ambulantes, créé après l’attentat d’une station RER en région parisienne, s’est développé dans l’Hexagone et les outre-mer. Elles sont notamment intervenues après le passage du cyclone Chido, à Mayotte, en fin d’année dernière.

À Tahiti, la première a vu le jour au mois de juin. Le fruit de trois ans de travail entre le Centre hospitalier du Taaone et Charles Perrens, à Bordeaux. 

« Il faut savoir que la CUMP est valable partout sur le territoire (…) C’est vraiment un travail en réseau. C’est-à-dire qu’il faut 2 à 3 personnes qui travaillent à plein temps sur ce sujet, qui font les consultations, et il faut des réseaux de volontaires, psychiatres, psychologues et infirmiers mais aussi tous les partenaires d’autres structures quand il y a un évènement massif. Il y a eu une alerte tsunami, il n’y a pas très longtemps. Il y a aussi les accidents comme dans la vallée de la Papenoo où il y a eu des accidents terribles. Il faut qu’il puisse y avoir tout de suite des renforts pour prêter main forte s’il y a une demande de la Polynésie », souligne Charles-Henry MARTIN, formateur spécialisé en psychiatrie d’urgence et de catastrophes.

Yesica et Sigolène figurent parmi l’équipe ambulante susceptible d’intervenir 24h sur 24, et 7/7jours. « C’est hyper important pour la population que l’on soit présent et que tout le monde sache qu’il y a des soins derrière, que les gens ne sont pas seuls dans cette situation compliquée. Nous, on est là et on ne lâche pas », explique la première.

« La notion de travailler en équipe, cette collaboration pluridisciplinaire, est très enrichissante », se félicite Sigolène Vieille, psychologue au sein de la CUMP 987.

Les Cellules d’urgence médico-psychologiques seront aussi développées dans l’ensemble des archipels du fenua.

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