Depuis deux ans, patients et soignants ont travaillé main dans la main pour donner vie à une œuvre colorée, installée dans un lieu de passage de l’hôpital. Une mosaïque qui met en lumière la place essentielle de l’art dans le parcours thérapeutique, en tant que support de reconstruction et de confiance en soi.
« Les mosaïques, c’est un support thérapeutique pendant lequel les patients vont pouvoir mobiliser toutes les compétences du quotidien et qui sont fragilisées pendant la maladien, explique Laetitia Aoun, cadre de santé sur le département de psychiatrie. Ça se coordonne surtout en atelier ergothérapeutique, avec les ergothérapeutes qui ont défini le choix de ces motifs-là. On a repris toute la typographie du CHPF pour l’exposer sur la mosaïque, ce qui a permis de définir 15 motifs. Les patients ont participé à chaque étape systématique. Le but, après, c’est de rassembler tous ces morceaux pour que ça donne ce résultat aujourd’hui«
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Une centaine d’heures de travail et 150 patients impliqués ont été nécessaires pour aboutir à cette fresque collective. Un même objectif a guidé l’ensemble du projet : retrouver confiance et estime de soi à travers l’activité artistique.
Aurélie Modave, ergothérapeute, revient sur la dimension humaine de cette aventure : « oui, en fait ce qui était le plus difficile pour nous, c’était aussi d’encadrer des patients qui étaient là avec leurs maladies, leurs difficultés du moment. Et pour la plupart d’entre eux, ils n’avaient jamais fait de mosaïque, donc ça, c’était une des plus grandes difficultés. Après, comme on peut le voir aujourd’hui, malgré la maladie mentale, les patients ont pu réaliser de jolies choses tous ensemble et je pense qu’ils peuvent en être fiers. »
Ce travail collectif a permis de créer du lien entre le service de psychiatrie et le reste de l’hôpital, tout en valorisant la créativité des patients.
Parmi les participants, certains ont découvert un nouveau moyen d’expression. « Ah oui, je suis très fière de ce travail qu’on a fait. Moi, j’ai participé sur la fin. Voilà, je n’ai pas commencé… Avant, quand j’étais jeune, je n’aimais pas du tout l’art plastique à l’école. Et puis là, en faisant ces activités, j’ai découvert quelque chose qui pouvait procurer du bien-être, » confie une patiente.
Au-delà des couleurs et des formes, cette mosaïque incarne la patience, la précision et l’humanité du soin. Présentée comme une œuvre collective, elle restera le témoin durable d’un lien retrouvé entre art, santé et solidarité.