Le nombre de dépistages du cancer du sein progresse, mais reste encore insuffisant

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    Huit femmes originaires de Paea ont réalisé un dépistage du cancer du sein cette semaine. Grâce à un partenariat avec la commune, l’opération Tarona Tere a permis à plusieurs polynésiennes de passer leur première mammographie, ce jeudi. L’Institut du Cancer de Polynésie souhaite atteindre le seuil de 70% de Polynésiennes dépistées cette année.

    Elles font partie du dernier groupe de femmes de Paea inscrites cette année au dispositif Tarona Tere. Agées de plus de 50 ans, elles se sont déplacées pour réaliser leur première mammographie.

    Parmi elles, Maruia, une mère de trois enfants qui déborde d’énergie. Comme les autres, elle craint les hôpitaux et fuit les médecins, mais la manipulatrice du radiologue la met très vite à l’aise.

    « Il fallait se déshabiller et écouter les consignes de celle qui prend les radios. Le plus important, c’est la partie titi. Il fallait qu’ils soient en valeur. Donc, il y a des positions qu’on a mises en place. Comme je le disais, c’est de l’exercice, parce qu’il y a des mouvements à faire », s’amuse-t-elle.

    Une fois la mammographie passée, un médecin la reçoit…et la rassure. « Il n’y a pas de lésion anormale », annonce-t-il.  

    Une bonne nouvelle pour Maruia, qui connaît désormais sa situation médicale. Mais elles sont encore peu nombreuses à franchir le pas. En Polynésie, le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes.

    L’Institut du cancer le rappelle : le dépistage précoce augmente les chances de guérison de 90%. Dans ce cabinet de radiologie de Punaauia, plus de 600 dépistages sont réalisés chaque année avec un pic au mois d’octobre.

    « Quand je suis arrivé en 1990, je voyais malheureusement des gros cancers du sein qui étaient très évolués, très dépassés. Aujourd’hui, on ne voit plus ça. On voit des patientes qui sont de plus en plus sensibilisées », constate avec satisfaction le docteur Xavier Lepidi, radiologue.

    « Le taux de dépistage a augmenté. Avant il était aux alentours de 30%, maintenant ça dépasse les 40%. Il faut aller encore plus loin, mais c’est bien », ajoute le médecin.

    Car ce taux est encore trop faible, selon l’OMS, qui recommande le dépistage de 70% des femmes, notamment pour étudier la réduction de la mortalité.

    « Les femmes ont peur d’avoir mal, mais ça ne fait pas mal.  Elles ont peur d’avoir un cancer, parce que si on a un cancer, on va mourir.  Mais non. Le cancer du sein est un cancer de bon pronostic. Neuf fois sur dix, on va en guérir s’il est pris à temps », souligne Laurent Stien, responsable du pôle dépistage à l’ICPF.

    De 50 à 74 ans, le dépistage est gratuit et sans ordonnance. Il est à réaliser tous les 2 ans. Quant à Maruia, elle souhaite vivement que sa fille, elle aussi maman, se fasse aussi dépister.

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