L’effroyable fait divers avait choqué les Polynésiens. Manoa, 15 ans, a tragiquement perdu la vie au soir du vendredi 13 septembre 2024. Son corps a été retrouvé trois jours plus tard en contrebas du site Tapahi, à Mahina.
Deux frères de 15 et 17 ans à l’époque ont été interpellés dans la foulée par les gendarmes de la section de recherches. Et après une année d’enquête, la juge d’instruction Guillemette Saillard a rendu, la semaine dernière, son ordonnance de renvoi, selon les informations de TNTV.
La magistrate a acté que les deux jeunes garçons, accusés d’avoir tué Manoa dans le but de lui dérober son vélo, seront jugés pour « meurtre aggravé ».
Selon les constatations effectuées par un médecin légiste et les éléments de l’enquête, l’adolescent a succombé à plusieurs coups de marteau reçus à l’arrière du crâne, avant que son corps soit jeté dans le ravin. Une affaire hors norme au fenua.
« Ce sont des prédateurs qui ont lâchement assassiné ce jeune de 15 ans, juste pour lui prendre son vélo. Ce qui est le plus choquant, au-delà de la brutalité du meurtre, c’est la froide indifférence de ces deux frères. Ils semblent être deux coquilles vides uniquement guidées par une cupidité sordide et honteuse. C’est tuer pour voler », réagit auprès de TNTV, Me Thibaud Millet, l’avocat de la mère de la jeune victime. Une maman qui « souhaite que justice soit rendue à son fils ».
« Un dossier affreux et bouleversant »
Le plus âgé des deux frères sera jugé devant la cour d’assises des mineurs de Polynésie. Son benjamin comparaîtra quant à lui devant le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle.
« Je ne suis pas surprise par l’ordonnance qui a été rendue. C’est conforme à ce qui ressort de l’instruction, mais il appartiendra aux juridictions de délibérer », explique à TNTV l’avocate du plus jeune des mis en cause, Me Myriam Toudji.
« C’est un dossier affreux et bouleversant pour tout le monde, y compris pour l’avocate de la défense que je suis. Les procès sont attendus par les parents éplorés de la victime, dont je mesure le chagrin et à qui j’adresse mes pensées, mais aussi par ceux des auteurs qui sont évidemment catastrophés de cette situation », ajoute la pénaliste.
« C’est effectivement une affaire très triste et très lourde », souffle, de son côté, l’avocate de l’aîné des frères, Me Isabelle Nougaro.
Les procès devraient se tenir dans le courant du premier trimestre de l’année prochaine. Les deux frères, incarcérés depuis le début de l’affaire, encourent 20 années de réclusion criminelle.