« Septembre Rouge » pour sensibiliser à la lutte contre les maladies du sang

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    Chaque année, une centaine de Polynésiens reçoivent un diagnostic de maladie du sang. Pourtant, ces pathologies, et notamment les néoplasmes myéloprolifératifs (NMP), restent méconnues du grand public. Pour y remédier, la campagne "Septembre Rouge" met en lumière ces maladies et l’importance de la recherche, des dons de sang et de moelle osseuse.

    Chaque année, une centaine de polynésiens sont diagnostiqués d’une maladie du sang. Pourtant ces NMP (néoplasmes myéloprolifératifs), sont toujours méconnues du grand public.

    « Les maladies du sang, c’est très vaste, rappelle le Dr Guillaume Chanteau, hématologue au CHPF. De cancers qu’on connaît comme par exemple les leucémies et les lymphomes à des problèmes de fluidité du sang ou des caillots de sang comme l’hémophilie ou les thromboses veineuses. C’est à la fois très spécialisé mais ce sont des choses aussi très fréquentes » . 

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    Premier médecin hématologue originaire du fenua, Guillaume en poste depuis moins d’un an au CHPF, milite pour que d’autres jeunes étudiants du territoire puissent intégrer cette spécialité. « Passer en hématologie c’est passionnant, intellectuellement et sur le plan humain. On en a besoin en Polynésie, il faut foncer faire des études, se former en métropole puis revenir. L’hématologie ça nous gagne » .

    Après plus de 10 ans d’études et d’internat, il n’a jamais douté de son retour au fenua. Pour ses patients souvent confrontés aux rotations perpétuelles de médecins, avoir un suivi sur le long terme rassure. « Lorsqu’il y a beaucoup de changements, on se demande si on est suivi correctement alors que quelqu’un qui est là depuis longtemps il nous suit avec un recul qui nous permet d’être plus confiant » , confie l’un d’eux. 

    Outre son expertise en hématologie, Guillaume connait les codes culturels de la Polynésie. Une vertu qui permet de mettre à l’aise sa patientèle. « On est déjà très proches des patients polynésiens. Une fois qu’ils comprennent qu’on est non seulement un médecin, mais encore plus quand on a un pied dans la culture polynésienne, l’échange est formidable. On apprend énormément de ces échanges avec les patients ici, ils ont une gentillesse incroyable en vécu » .

    Epaulé du docteur Philippe Genet, Guillaume et son équipe prennent en charge de nombreux patients quotidiennement. Certains n’auront besoin que d’une simple transfusion. Pour d’autres une hospitalisation de plusieurs semaines sera nécessaire. Malgré ces contraintes, l’hématologie est une spécialité qui a fait de grand progrès. 

    « Pour prendre l’exemple simple de la leucémie aiguë, qui est une maladie qui survient très rapidement, jusqu’à présent le traitement de référence c’était une chimiothérapie très forte qu’on ne pouvait concevoir qu’à des patients jeunes en bonne santé. Donc quelqu’un qui avait 75 ans qui avait une leucémie aiguë, malheureusement, on ne mettait en place que des soins palliatifs. Maintenant, on dispose d’un traitement qu’on peut donner à des patients âgés et on obtient des résultats qui sont vraiment intéressants pour les patients » , explique le Dr Genet. 

    Souvent détectées à l’occasion d’une prise de sang ou d’un examen anodin, les NMP peuvent tomber comme un couperet, se rapelle Marie, aide soignante. « Je me rappellerai toujours d’une jeune qui était à l’université, qui avait été fait une prise de sang juste parce qu’elle était fatiguée. Elle a découvert qu’elle avait une leucémie (…) ça chamboule une vie de se dire qu’on n’a pas vu ou quand c’est un cancer du sang (…). Il faut sentir le nodule, on va se palper, on va se… et dans les maladies du sang en fait c’est comme ça » . 

    Des maladies qui rappellent l’importance des dons de sang. Puisque le service d’hématologie est le principal consommateur de produits sanguins au CHPF. 

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