Le Conseil de l’Ordre des Médecins voit d’un mauvais œil les agissements de Gilles Neplaz, alias Gilles King. Un homme très présent sur les réseaux sociaux ces derniers mois au fenua et dont l’auditoire ne cesse de croitre, notamment grâce au soutien de certains maires qui vantent ses mérites auprès de leurs administrés.
Tahiti Infos lui a consacré un long article, la semaine dernière, dépeignant les curieuses pratiques de l’intéressé. Un “nouveau Jésus”, écrit le quotidien, qui soigne “gratuitement (…), du moins lors de ses prestations en public, avant de proposer des formations payantes en petit comité”. L’homme propose, entre autres, un “soin quantique très spécial” à distance facturé 60 000 francs.
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Suivi par 25 000 personnes sur Facebook, Gilles King prétend soulager de nombreuses pathologies grâce à ces “techniques ancestrales” faites de diététique, de “sons” et de “vibrations”.
Il poste des vidéos de certains de ses “patients” qui témoignent des bienfaits de ses “soins”. Il apparait également ces jours-ci en généreux donateur, en offrant fusil, masque et palmes et tuba à un pêcheur de Huahine.
Des agissements qui ont fini par arriver aux oreilles du monde médical. D’où une plainte déposée, lundi, par le Conseil de l’Ordre pour exercice illégal de la médecine, comme l’a appris TNTV de sources judiciaires. Ce que confirme, ce mercredi, la procureure Solène Belaouar.
« La plainte m’a été remise en mains propres. Elle est à l’étude, mais elle donnera probablement lieu à une enquête », indique la cheffe du parquet à TNTV.
Contacté, l’avocat du Conseil de l’Ordre des médecins explique les raisons de cette procédure. “Il proposerait des séances de soins collectives et privées et établirait des diagnostics, sans pour autant disposer du moindre diplôme lui permettant d’exercer la profession de médecin. Le Conseil de l’Ordre a été saisi d’un signalement et y a donc donné suite en déposant plainte”, explique Me Teremoana Hellec.
Et Si Gilles King, prudent, appelle les personnes qui le consultent à ne pas se passer de leur médecin, ni de “leur traitement médical”, c’est bien l’un des motifs d’inquiétude du Conseil de l’Ordre.
“Il semble arguer de l’inefficacité des traitements médicaux. Cela risque de détourner les patients des soins qu’impose leur état de santé et donc d’aggraver leurs éventuelles pathologies”, souligne Me Hellec.