L’Institut de la statistique de Polynésie française (ISPF) a publié ce jeudi son bilan 2024 de l’emploi. Après deux années de forte progression de l’emploi salarié (+ 5,5 % en 2022 et + 3,5 % en 2023), la dynamique reste positive en 2024, quoique légèrement plus faible avec une croissance de + 3 %, soit 2 140 postes supplémentaires. Le nombre moyen d’emplois salariés atteint 73 965, un niveau parmi les plus élevés observés depuis vingt ans.
Près des deux tiers de cette progression proviennent du secteur tertiaire marchand (+ 3,6 %), avec des hausses marquées dans le commerce (+ 3,3 %), le transport (+ 4,4 %) et l’hébergement-restauration (+ 3,5 %). Ces trois secteurs liés à la consommation et au tourisme concentrent à eux seuls plusieurs centaines de créations nettes d’emplois.
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L’administration publique contribue aussi à la tendance, avec une augmentation de 2,2 % de ses effectifs, tout comme l’enseignement, la santé et l’action sociale (+ 3,2 %). Dans l’industrie, la hausse reste plus modeste (+ 1,6 %), tout comme dans la construction (+ 1 %).
En moyenne, la Polynésie comptait 8 026 établissements employeurs en 2024, un chiffre en léger recul par rapport à 2023. Le taux de cessation d’activité progresse (15,7 %), tandis que la création de nouveaux employeurs recule à un niveau historiquement bas (12,5 %). Mais les grands groupes compensent : les entreprises de plus de 50 salariés concentrent plus de la moitié des effectifs et expliquent les deux tiers de la croissance annuelle. Les dix plus importants employeurs concentrent 19 % des effectifs.
Les disparités salariales persistent
Le salaire brut moyen en équivalent temps plein progresse de 2,1 %, pour atteindre 357 000 francs brut (304 600 francs net). Cette hausse est légèrement supérieure à l’inflation (+ 1,2 % en 2024).
Les disparités persistent toutefois : la moitié des salariés touche moins de 248 700 francs brut mensuels, et un quart moins de 197 600 francs. Les femmes restent plus nombreuses à temps partiel et leur salaire moyen reste inférieur de 7 % à celui des hommes, malgré un resserrement de l’écart depuis 2019.
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits au SEFI poursuit sa baisse : – 7,7 % en moyenne annuelle, à 9 500 personnes. Le recul est marqué chez les chômeurs de longue durée. En parallèle, les offres d’emploi reçues par le SEFI diminuent de 8 % (10 600 au total). Les « offres normales » résistent (+ 3,3 %, soit 7 010 postes), tandis que les dispositifs aidés s’effondrent (– 24 %). Malgré cela, le marché du travail tend vers plus d’équilibre : on comptait en moyenne 2,7 demandeurs par offre en 2024, contre seulement 2 en 2023.
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